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Libération
Éditorial

Dispersion

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publié le 6 décembre 2005 à 4h50

Depuis belle lurette, les partis politiques ne sont plus le regroupement des fractions les plus éclairées de la population. Aujourd'hui, tout citoyen avisé peut à juste titre aspirer à dire son mot sur le candidat qui incarnera le mieux son camp. Ce n'est pas impossible, comme l'a récemment montré la gauche italienne. Mais, ici en France, on en est encore à suivre les primaires que les partis, vaille que vaille, instituent dans leurs rangs pour sélectionner le héraut présidentiel maison, ce qui au demeurant sera toujours préférable à l'adoubement d'hommes providentiels autodésignés. Mais, autour, tout se met en place actuellement pour que la dispersion de candidatures présidentielles nous conduise à un nouveau dilemme désastreux de deuxième tour : la peste ou la grippe. Certains s'en félicitent au nom d'une irénique liberté de choix des électeurs. Mais est-ce bien le rôle d'une présidentielle que de faire voter les Français à la proportionnelle de leurs préférences ? Ne serait-ce pas plutôt le moment où l'on choisit le plus apte à diriger l'Etat et non le plus habile à occuper les tréteaux médiatiques au bénéfice de sa boutique ? Relever la barre de parrainages par des élus pour ne laisser en lice que des candidats crédibles ne serait pas choquant. Cela suppose pour les impétrants le soutien d'un réseau local de taille significative. Et alors ? Les écologistes se sont imposés en montrant que la légitimité politique nationale se gagnait aussi en bataillant sur le front de la