C'est la bonne nouvelle qu'ont apportée hier les chercheurs du Commissariat général au Plan et de la Dares (Direction des études et recherches du ministère de l'Emploi) : près de 7,5 millions de postes de travail vont être à pourvoir dans les dix prochaines années. Pour 80 % d'entre eux, ces jobs seront ceux libérés par les départs à la retraite de la génération du baby-boom. Le grand mérite de ce travail est d'éclairer le public et les décideurs économiques et politiques sur ce que seront ces emplois de demain. Et ce qu'ils ne seront pas.
Le tableau ci-contre met au jour certaines évidences : pour trouver un job dans dix ans, il vaudra mieux être aide-soignante ou informaticien qu'agriculteur ou ouvrier métallurgiste. La «courte embellie des années 1998-2001» dans l'industrie ne se reproduira pas, présage le Plan (1). Mais l'étude révèle aussi quelques surprises. Toutes choses égales par ailleurs, c'est-à-dire si la croissance reste aussi molle qu'aujourd'hui, si les gains de productivité restent à leur niveau actuel et si le contexte macroéconomique ne change pas, un certain nombre de secteurs professionnels vont devoir recruter dans l'urgence. La France manquera cruellement de professeurs (358 000 postes à pourvoir), de fonctionnaires de catégorie C (224 000 postes à pourvoir), d'«ouvriers qualifiés process» (211 000 postes), d'employés administratifs (219 000 postes) ou de manutentionnaires (188 000 postes).
Ce qui dessine une France «polarisée entre des emplois de service