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La laïcité pas étrangère à nos voisins

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Malgré des lois différentes, les pays d'Europe ont peu ou prou la même approche.
publié le 9 décembre 2005 à 4h53

Le modèle français de laïcité reste une exception en Europe, notamment dans les relations entre l'Etat et les cultes. Il se fonde sur une séparation organique, institutionnalisée par la loi de 1905. Dans les faits, la situation est plus nuancée. Par exemple, c'est l'Etat qui nomme les évêques, à Metz comme à Strasbourg, dans les départements concordataires. L'approche française n'en reste pas moins très spécifique. «La France est le seul pays de l'Union à avoir inscrit la laïcité dans sa Constitution», souligne Olivier Dord, agrégé de droit public (1), tout en rappelant que, «si l'on entend "laïcité" au sens de liberté de religions et séparation de fait entre les Eglises et les Etats, celle-ci est une réalité dans tous les pays de l'Union, à l'exception peut-être de la Grèce.» En outre, les Vingt-Cinq font tous aujourd'hui face aux mêmes nouveaux défis, au premier rang desquels la présence croissante de l'islam au travers de l'immigration.

Cinq modèles. Les diverses législations des Etats membres ­ pleinement garanties par le traité d'Amsterdam ­ concentrent pour chacun des siècles de relations tumultueuses entre le pouvoir politique et la (les) religion(s). Ainsi, encore aujourd'hui, la reine d'Angleterre est aussi le chef de l'Eglise anglicane. Mais celle-ci n'a plus que des privilèges résiduels, et les autres religions bénéficient d'une totale liberté. Les spécialistes s'accordent à reconnaître aujourd'hui cinq grands modèles de relations Eglises/Etat sur le Vieux Continen