L'histoire de France ne réussit pas au gouvernement. Une semaine après le bicentenaire de la victoire d'Austerlitz, c'est au tour du centenaire de la loi de 1905 d'être ostensiblement boudé par l'exécutif. Ni Jacques Chirac ni Dominique de Villepin n'ont prévu de commémorer aujourd'hui la promulgation du texte fondateur de la laïcité. Pourtant, depuis le début du quinquennat, le chef de l'Etat n'a pas manqué une occasion de souligner l'importance de ce «pilier du temple» dont l'effondrement entraînerait la dislocation du pacte républicain.
Contre-offensive. Cette non-célébration doit beaucoup à l'embarras de la majorité UMP, déchirée, sur ce sujet comme sur beaucoup d'autres, entre chiraquiens et sarkozystes. Fin septembre, devant l'Académie des sciences morales et politiques, le ministre de l'Intérieur s'était expliqué sur sa conception de la laïcité «à la française». Pour Sarkozy, la loi de 1905 est «une loi de liberté» qui reconnaît «le droit de ne pas croire» comme «le droit de croire, de vivre sa foi et de la transmettre à ses enfants». Or pour Sarkozy, en 2005, «les musulmans pratiquants de France ont moins de moyens que n'en avaient les catholiques de France, les protestants de France ou les juifs de France en 1905». En sa qualité de ministre chargé des Cultes, il a donc créé une «Commission de réflexion juridique sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics». Elle devra, le cas échéant, «envisager un certain nombre d'amendements» au corpus des textes régissa