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Libération

Des voix pour le vote des étrangers

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Pour faire pression sur les politiques, la Ligue des droits de l'homme organise dans plusieurs villes une votation citoyenne.
publié le 10 décembre 2005 à 4h55

Sur le parvis de la gare Montparnasse, trois jeunes Français s'avancent vers le stand qui abrite les urnes transparentes prêtées par la mairie de Paris. L'un est d'origine marocaine, l'autre tunisienne, et le troisième est un «Français de souche», comme disent ses copains en rigolant. Tous les trois prennent un bulletin «oui» et inscrivent leur nom sur la feuille d'émargement. Ils sont tous favorables au vote des étrangers aux élections locales. «Les immigrés ont construit la France, faut pas l'oublier», glisse Anouar, 19 ans. Il ne comprend pas pourquoi ses parents, qui ont quitté le Maroc il y a plus de vingt ans, ne peuvent toujours pas voter en France. «Si les anciens pouvaient voter, ça ferait pencher la balance et reculer l'extrême droite, dit-il. Parce que, si Sarkozy est élu, moi je me lance dans la guerre civile !» Ses deux copains opinent du chef.

Symbole. Comme eux, des milliers de Français et d'étrangers sont allés voter, cette semaine, à l'occasion de la «votation citoyenne» organisée par la Ligue des droits de l'homme (LDH) et qui se poursuit jusqu'à dimanche (1). Une opération hautement symbolique à l'heure où une partie de la majorité stigmatise les immigrés pour leur participation aux violences dans les banlieues. Il y a trois ans, la LDH, avec d'autres associations, avait organisé un scrutin du même type. Près de 40 000 personnes avaient voté oui à... 91 %. «C'est un moment symbolique fort, pas une image exacte de l'opinion des gens, explique Saïd Bouziri, t