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Libération
Éditorial

Folie

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publié le 10 décembre 2005 à 4h55

Seul contre le reste du monde, George W. Bush continue de ne pas vouloir discuter d'objectifs contraignants de réduction des émissions des gaz à effet de serre. Après avoir refusé la logique du protocole de Kyoto, il tente de saboter l'ouverture de négociations sur l'«après-Kyoto». Celles-ci sont pourtant vitales. Plus aucun scientifique sérieux ne conteste la réalité du réchauffement climatique. Ni qu'il aura à terme un impact incertain mais dévastateur pour certains peuples. Ni que les émissions de gaz à effet de serre, dues à l'activité humaine, y contribuent, et qu'il est urgent de les réduire.

Il serait mensonger de prétendre qu'il soit possible de le faire sans que cela ait un coût pour les économies industrialisées, et sans que cela handicape celles en voie d'industrialisation. Les unes et les autres sont voraces en énergie, donc grandes pollueuses, aujourd'hui (Etats-Unis, UE) ou demain (Chine, Inde). Le bénéfice de l'effort nécessaire est à la fois lointain dans le temps, difficile à évaluer avec certitude et destiné à toute l'humanité plutôt qu'à tel pays ou telle industrie.

C'est pourquoi, en ce domaine plus qu'en tout autre, c'est folie de s'en remettre aux seules lois du marché pour résoudre le problème. La volonté politique des Etats doit imposer des objectifs contraignants. Fixant le cadre global dans lequel l'innovation et l'intérêt économique pousseront à des modes de vie moins dispendieux en énergie et à l'usage d'énergies alternatives.

Le sommet de Montréal a