A Nice (Alpes-Maritimes), il n'existe pas de centre d'hébergement réservé aux femmes battues. Au mieux, elles sont accueillies au milieu des SDF. Au pire, expédiées dans un autre département. En cette fin d'année, Accueil femmes solidarité est occupé à plein temps à chercher de quoi financer la chambre d'hôtel ou le studio où sont dirigées celles qui doivent fuir leur domicile. «L'an dernier, c'est Philip Morris et Carrefour qui ont donné l'argent», explique un salarié qui ne peut pas s'éterniser au téléphone : il doit filer dans un centre commercial faire des paquets-cadeaux afin de rapporter quelques euros à l'association.
La ministre de la Parité, Catherine Vautrin, ne sait pas combien de places d'hébergement sont disponibles en France : «Je ne suis pas dans une logique de chiffres, mais de solutions», dit-elle. Cet après-midi, à l'Assemblée, en marge du débat sur la proposition de loi contre les violences au sein du couple (lire ci-dessous), elle va donc défendre une idée inédite : l'hébergement «onéreux» en famille d'accueil pour les femmes victimes de ces violences. Un document ministériel explique : «Dans ce moment de reconstruction, être accueillies au sein d'un foyer assurera à ces femmes un soutien quotidien et personnalisé.» L'accueil pourra intervenir «soit dès le départ du domicile, en urgence», soit après, en alternative à un centre d'hébergement, «pour un séjour de six mois à un an». La ministre précise que les accueillants pourraient être «d'anciennes assistan