«L'Espagne, c'est l'Espagne, et la France, c'est la France», borde le député UMP Guy Geoffroy, rapporteur de la proposition de loi «renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple», examinée cet après-midi à l'Assemblée. Aux parlementaires et féministes de gauche qui réclament «une loi-cadre sur la protection des femmes» sur le modèle de celle adoptée par le gouvernement espagnol fin 2004, le gouvernement français répond par une aggravation des sanctions pour les auteurs de violences sexistes et une kyrielle de dispositions qui ont trait à la condition féminine... mais pas forcément.
Elargissement. Le texte, adopté à l'unanimité au Sénat en mars, vise à étendre la «circonstance aggravante» actuellement, elle est appliquée aux seuls auteurs de violences mariés à leur victime aux concubins et pacsés, ainsi qu'aux «ex» : ex-époux, ex-concubins, ex-pacsés. Cet après-midi, la ministre déléguée à la Parité demandera que l'article premier de la proposition soit élargi «aux infractions commises en raison des relations ayant existé entre l'auteur et la victime». La jeune Shérazade, brûlée vive à Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) par un soupirant qu'elle rejetait, entrerait ainsi dans le cortège des femmes victimes de violences «au sein du couple».
La circonstance aggravante sera également applicable aux meurtres portant la peine encourue de trente ans de prison à la réclusion à perpétuité et au viol au sein du couple, consacrant ainsi une évolution