Lyon de notre correspondant
Le lycée Doisneau de Vaulx-en-Velin ressemble à cet établissement idéal, dont on parle ces jours-ci pour la Seine-Saint-Denis. Il rassemble des professeurs motivés, des moyens importants et de «bonnes pratiques», pour permettre à des élèves issus de quartiers populaires de compenser les écueils qui se dressent sur leur route scolaire. Doisneau fonctionne depuis dix ans. Et expédie désormais, chaque année, quelques-uns de ses bacheliers vers des classes préparatoires et de grandes écoles. Il a signé des conventions avec Sciences-Po à Paris et avec l'Insa (école d'ingénieurs) de Lyon, et fêté il y a deux ans sa première mention très bien. Sa proviseure, Chris Laroche (1), s'arrange pour le faire savoir. La «vitrine médiatique» l'aide à rassurer parents et élèves. Mais elle refuse «l'étiquette d'un lycée pour fils de pauvres performants». Sa stratégie ? Chercher des moyens spécifiques, mais normaliser le lycée.
Rigueur. Bien que situé dans une ville comptant «40 % de chômeurs et 65 % de logements sociaux», Doisneau a refusé le classement en zone d'éducation prioritaire (ZEP). Au lieu de cela, il signe des conventions triennales pour avoir des dotations supplémentaires, sur des objectifs précis. Ainsi, le dernier contrat mettait l'accent sur l'absentéisme et le fort taux de redoublement en seconde. Depuis, les surveillants contactent systématiquement les parents dès la première heure d'absence. Et les secondes ne dépassent plus trente élèves par classe,