Prague de notre correspondant
Au ministère de l'Industrie, Bretislav Gregr est fier d'afficher sur son ordinateur quelques-uns des projets qui n'auraient pu voir le jour sans l'aide financière de l'UE. Ainsi, dans le Nord-Est minier sinistré, où le chômage dépasse 15 %, une ancienne caserne d'Ostrava, transformée en centre industriel, accueille des dizaines d'ingénieurs et chercheurs dans un bâtiment flambant neuf.
Pas si simple pourtant de trouver des exemples édifiants de l'impact des fonds structurels. Et pour cause. Si l'on se réfère aux chiffres publiés en mai, un an après l'adhésion, moins de 2 % des crédits alloués à la République tchèque pour 2004-2006 avaient été consommés. Ici, les lourdeurs de l'administration ne sont pas une nouveauté. Mais un temps d'adaptation à la bureaucratie européenne était nécessaire et, selon Pavel Telicka, ex-commissaire européen, «la République tchèque aurait pu mieux se préparer, surtout à partir de 2002».
«Le processus et les circuits de financement sont tellement compliqués ici que ces chiffres ne sont pas étonnants. Nous commençons seulement à nous repérer dans ce dédale administratif», regrette Patricia Ferulikova. Responsable du département européen à la mairie de Prague, elle s'inquiète à l'idée que le sommet de Bruxelles puisse se solder par un échec. «Pour les régions, ce serait catastrophique.»
Si la capitale ne fait pas partie des zones prioritaires de l'Union, le reste du pays demeure fortement dépendant de l'aide européenne pou