Bruxelles (UE) envoyés spéciaux
A 22 h 30, hier, Tony Blair a levé la séance tout aussi isolé qu'à son arrivée. Face à l'unanimité des critiques sur ses propositions de budget européen pour la période 2007-2013, le Premier ministre britannique a promis de revenir ce matin avec un nouveau projet plus acceptable. Il faut dire que Londres n'y a pas été de main morte en soumettant des «perspectives financières» qui présentent la particularité de «prendre aux pauvres pour donner aux riches», selon l'expression de José Manuel Durao Barroso, le président de la Commission. Pour sauvegarder le rabais britannique, Blair propose en effet de couper à la hache dans les aides régionales que devaient recevoir les pays d'Europe de l'Est. Tout un symbole pour ce premier budget de l'Union à vingt-cinq et bientôt vingt-sept. Les chances que les chefs d'Etat et de gouvernement se séparent aujourd'hui sur un accord paraissent toujours aussi minces : «Un accord est possible mais requerra un grand effort», a déclaré Barroso à l'issue du dîner. Un échec ferait de 2005 l'annus horribilis de la construction communautaire après le rejet de la Constitution par la France et les Pays-Bas.
On voit mal de quelle marge dispose Tony Blair pour parvenir à un accord, le «chèque» étant jugé intouchable par la grande majorité de l'opinion publique britannique. Or, son mode de calcul est tel que toute augmentation des dépenses européennes accroît mécaniquement cette ristourne, au point de dispenser la Grande-Bretag