Il a fallu cinquante ans pour que le modèle «papa-maman et deux enfants» s'impose presque partout sur Terre, sauf en Afrique subsaharienne. La famille idéale des albums de Martine s'est mondialisée : en Iran, en Algérie, au Brésil, dans le sud de l'Inde, l'élévation du niveau d'instruction des femmes et la chute de la mortalité infantile ont permis de rejoindre le modèle occidental plus tôt que ne le prédisait l'ONU. En cinquante ans, la fécondité médiane a chuté de 5,4 enfants par femme à 2,1 (soit le seuil de remplacement des générations). Les femmes mettent de moins en moins d'enfants au monde. Mais la population continue d'augmenter.
Emancipation. Lundi, nous serons officiellement 6,5 milliards d'humains. Le 19 décembre est le jour que l'ONU a choisi pour le passage symbolique à ce chiffre, prédit avec exactitude par ses experts... il y a cinquante ans. Mais ces derniers pensaient aussi que nous serions plus de 15 milliards en 2050. Là, ils seront démentis : la croissance de la population décélère plus vite que prévu. Dans de nombreux pays, le modèle familial se rapproche de l'enfant unique. Les démographes expliquent cette évolution, irréversible, par la puissance de l'émancipation féminine, encore plus que par les changements économiques et sociaux.
La population mondiale devrait poursuivre sa forte croissance jusqu'en 2075, avec un pic à 9,2 milliards, avant de se stabiliser autour de 9 milliards, si on s'en tient à l'hypothèse d'un taux de fécondité garantissant le ren