Avant même l'agression de vendredi, Karen Montet-Toutain avait réfléchi à prendre une initiative judiciaire face à des menaces qu'elle venait de subir. Lundi 12 décembre, son mari, Frédéric, avait pris contact avec un avocat du barreau de Versailles, Me Koffi Senah, pour étudier cette question. Leur premier rendez-vous était prévu hier. Ils se sont finalement vus à l'hôpital d'Etampes, ce que redoutait la jeune enseignante s'étant produit plus vite qu'elle ne le craignait.
Alerte. C'est début décembre que certaines menaces ont réellement inquiété cette professeure d'arts appliqués, très appréciée par ses collègues. «On sait où vous habitez, on viendra vous violer et vous tirer une balle dans la tête», lui lance un élève. «Si tu la violes, tu me la refiles après», complète un autre. Le 6, Karen Montet-Toutain alerte par courriel sa hiérarchie, à savoir la proviseure du lycée professionnel et le rectorat de Versailles. Un peu plus tard, les difficultés à gérer certains élèves sont à nouveau évoquées en conseil de classe. Son avocat, Me Senah, relate encore les craintes évoquées oralement par sa cliente auprès de sa proviseure, mais celle-ci aurait «tourné les talons en lançant "C'est de mieux en mieux !"». Hier, nous avons tenté en vain de joindre le lycée Louis-Blériot.
Dans un climat «d'insécurité générale», selon une enseignante, ou du moins «de tension régulière», pour un de ses collègues, les relations entre la cinquantaine d'enseignants et leur hiérarchie semblent difficil