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L'obole des pays riches aux démunis

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Les Etats membres de l'OMC sont parvenus à un accord a minima, dans lequel l'UE se dit prête à renoncer aux subventions agricoles en 2013.
publié le 19 décembre 2005 à 5h01

Hongkong envoyés spéciaux

Six jours de négociations au bord du gouffre pour, sur le fil, retomber sur le plancher des vaches via un accord a minima. Les 149 pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont évité hier un échec patent qui aurait sapé un peu plus la crédibilité d'une organisation déjà passablement décriée (lire ci-contre). Et accouché d'un compromis aussitôt rejeté dans un bel ensemble par les ONG, qui y voient une «trahison» des espoirs des pays les plus pauvres. L'Union européenne, pointée du doigt et isolée tout au long de la semaine, a fait la concession la plus apparente. Après s'y être longtemps opposée, elle a accepté le principe d'une date butoir pour la suppression de toutes formes de subventions aux exportations agricoles. Ce sera finalement fin 2013, et pas 2010 comme le pressaient les Etats-Unis, le G20 (groupe de grands pays en développement) et le groupe de Cairns (groupe des grands pays exportateurs). Mais comme l'UE le redoutait aussi... Le principe de la fin des subventions les plus déséquilibrées, partie lilliputienne de sa PAC (Politique agricole commune), soit 2,5 milliards de dollars ­ 3,5 % du volume total d'aides ­, est acquis à l'OMC depuis l'été 2004. Mais la date restait jusqu'ici en suspens. En échange, les Européens réclamaient un engagement ferme, notamment de la part des Etats-Unis, sur les autres formes de soutien à l'exportation, comme les crédits à l'export et l'aide alimentaire américaine ou les soutiens des monopol