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Libération

L'OMC, le «machin» au creux de la vague

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La réforme de l'organisation du commerce est une urgence pour aider les pays pauvres.
publié le 19 décembre 2005 à 5h01

Hongkong envoyé spécial

A en croire Mike Moore, l'ancien directeur général de l'OMC, l'Organisation mondiale du commerce «est victime de son succès». La preuve : 20 pays, dont la Russie, attendent dans l'antichambre. Ce point de vue est loin de faire l'unanimité : «De fait, l'accord d'hier ressemble au quatrième échec ou succès en trompe l'oeil de l'OMC en six conférences», estimait hier soir un diplomate africain. Et si à Hongkong l'OMC a sauvegardé les apparences avec un compromis sur un texte faible, la question d'une organisation «jurassique», «néolithique» ou «médiévale», soulevée par Pascal Lamy avant son arrivée comme directeur général, subsiste.

Faut-il supprimer l'OMC ?

A l'instar de certains réseaux paysans, on peut opter pour son abolition. Mais si ce sentiment trouvait un large écho à Seattle, d'autres avocats de la disparition ont infléchi leur position. «Il faut la recadrer sur le seul commerce», dit l'Indienne Vandana Shiva, qui lutte contre la biopiraterie, et ne «pas la laisser empiéter sur l'agriculture, l'environnement.» Pour Chris Slevin, de l'ONG américaine Public Citizen, «c'est vrai, nous ne voulons plus sa mort, notamment depuis que Doha a lancé "le cycle du développement" que beaucoup de réseaux veulent rendre le plus dense possible. Mais le texte d'hier continue sa course entre le macabre et l'horrible».

D'autres ONG pensent, comme Jean-Marie Paugam, chercheur à l'Institut français des relations internationales, qu'«il vaut mieux un système où tous les