Alain Jakubowicz est l'avocat de la Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra). Il a plaidé des affaires de négationnisme mettant notamment en cause des dirigeants du FN. Il est l'un des signataires de la pétition lancée par une quarantaine de chercheurs et de personnalités en réponse à la pétition d'historiens contre les lois mémorielles.
Pourquoi une pétition en réponse à la pétition «Liberté pour l'histoire» ?
Parce que ces gens-là se trompent complètement et que leur faute est coupable. Ces historiens non contestables et non contestés se parent de leur légitimité pour pratiquer un amalgame qui est excessivement dangereux et pernicieux. Ils prennent prétexte d'un texte qu'aucun de nous ne peut cautionner, sur les bienfaits de la colonisation, pour remettre en cause un autre texte qui n'a rien à voir. La loi de février 2005 est idéologique, alors que la loi Gayssot réprime l'idéologie véhiculée par la négation de la Shoah. On n'est pas du tout, mais pas du tout, dans le même registre. Avec le texte de février 2005, le législateur s'est couvert de honte. Ce n'est pas au législateur de dicter, ni d'interférer sur l'histoire. La loi Gayssot, en revanche, n'est pas liberticide. La Cour de cassation et la Cour européenne des droits de l'homme ne l'ont pas jugée telle. Et la Cour des droits de l'homme de l'ONU a considéré que toute démocratie a, non seulement le droit, mais le devoir de se protéger. Est-ce qu'il existe en France un seul historien qui ait été empêché de tra