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Libération

Jean-Louis Debré, le missionnaire solitaire

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Il doit rendre un rapport commandé par Chirac sur l'action du Parlement et l'histoire.
publié le 21 décembre 2005 à 5h04

Mission impossible ? Hier midi, Jean-Louis Debré recevait à sa table les quatre présidents des groupes parlementaires. Le président de l'Assemblée nationale leur a demandé de lui fournir le nom de députés susceptibles de «l'assister» dans sa «mission pluraliste pour évaluer l'action du Parlement dans les domaines de l'Histoire et de la mémoire». C'est Jacques Chirac qui, le 9 décembre, lui a confié ce travail. Jean-Louis Debré a trois mois pour accomplir toute une série d'auditions et remettre ses conclusions qui permettront au gouvernement de se prononcer sur une éventuelle abrogation de l'article 4 de la loi du 23 février 2005 qui impose aux ouvrages scolaires de présenter «le rôle positif» de la colonisation.

Le président de l'Assemblée a entamé ces jours-ci ses auditions, notamment en consultant les députés originaires des Antilles. Il n'exclut d'ailleurs pas de s'y rendre. Si c'est le cas, l'ex-ministre de l'Intérieur ferait ainsi la nique à son successeur Nicolas Sarkozy, actuellement persona non grata à Fort-de-France et Pointe-à-Pitre. Il a également entendu les parlementaires UMP des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes (où vivent de nombreux rapatriés) promoteurs du fameux amendement qui institutionnalise «le rôle positif» de la colonisation. Là encore, Debré devrait faire le déplacement. En revanche, «il est trop tôt» pour dire si ses conclusions l'amèneront à se prononcer pour l'abrogation ou non.

Pour la gauche, c'est ça ou rien. Jean-Marc Ayrault s'interrogeai