Pétitions, contre-pétitions, appels et lettres ouvertes. Avec sa loi de février 2005 sur le rôle positif de la colonisation, la majorité UMP peut se vanter d'avoir mis le feu. Les historiens, relayés par les politiques, revisitent l'ensemble des lois mémorielles et questionnent leur pertinence. Dernier épisode en date, hier, 33 chercheurs et personnalités ont signé la lettre ouverte «Ne mélangeons pas tout» (lire ci-contre) pour défendre notamment la loi Gayssot de 1990 sur les crimes contre l'humanité. Cette initiative est une réplique à la pétition de 19 historiens, «Liberté pour l'histoire», publiée le 13 décembre par Libération pour l'abrogation de plusieurs lois, y compris celle de 1990.
Tout est parti, le 3 décembre, d'un forum réuni à Sciences-Po autour de la question de l'esclavage et du livre d'Olivier Pétré-Grenouilleau, les Traites négrières (lire ci-contre). Un premier groupe d'historiens a publiquement dénoncé les pressions et les attaques que cette profession subit de la part des associations et collectifs de mémoire. Olivier Pétré-Grenouilleau, professeur à l'université de Lorient, dont l'ouvrage a été couronné par deux prix incontestables, se voit attaqué pour «révisionnisme» par le collectif des Antillais-Guyanais-Réunionnais qui lui reproche d'avoir relativisé l'esclavage, cela au nom de la loi Taubira du 21 mai 2001.
Esclaves. Et depuis quelques mois, c'est un autre texte qui fait craindre le pire à la communauté historienne, très remontée et mobilisée à tra