En 2005, tout le monde trinque ! Au même titre que 2002, l'année politique écoulée restera comme un grand cru en matière de dérèglement électoral. Grâce à un référendum qui a mis la France sens dessus dessous, avec les partis de gouvernement d'un côté et les électeurs de l'autre. Une année de blues avec Jacques Chirac en roi de la lose!
Les grognons du non face aux peine-à-jouir du oui
Le «scrogneugneu» Mélenchon contre l'insipide Hollande, le très sommaire Villiers à l'assaut du transparent Bayrou, la girouette Fabius face au pyromane Sarkozy, autant d'illustrations de la joute qui a opposé les grognons du non aux peine-à-jouir du oui. Au final, les premiers l'ont emporté le 29 mai avec 54,68 % des voix contre 45,32 %. Sept mois plus tard, gueule de bois pour tout le monde et tas de morts dans les deux camps. Car nombre d'observateurs ont eu beau gloser sur l'appétit de savoir ou «l'intérêt citoyen» illustrés par les succès en librairie de Jacques Généreux ou d'Olivier Duhamel, sur l'application des Français à se délecter, à la veillée, des 4 parties et 448 articles du traité constitutionnel, ou sur l'honnête participation électorale (70 % des inscrits), la campagne printanière a laissé derrière elle un champ de ruines. Sur lequel résonne le refrain décliniste du «c'était mieux avant...». Avant Chirac et Sarkozy, avant l'Europe et la mondialisation, avant la «seule politique possible» et l'hydre «néolibérale». Symbole de cette grande régression, dix ans après sa mort, voilà q