Le chômage baisse. La consommation se porte comme un charme. Pourtant, les ménages ont le moral dans les chaussettes. Pourquoi ?
Abondance de créances
Thierry Breton ne mériterait-il pas le titre de «champion du bourdon» ? Car, le 21 juin, le ministre des Finances a traumatisé tous les Français en déclarant que «la France vit au-dessus de ses moyens», ajoutant que notre dette collective est de «17 000 euros par Français». La faillite guetterait la nation, et chaque ménage. Quelques jours plus tard, Breton nomme une commission, présidée par le banquier Michel Pébereau, pour une «opération vérité sur la dette». En fait, le ministre vise à s'assurer une position de force vis-à-vis de ses collègues dépensiers et de parlementaires trop enclins à s'affranchir des normes européennes.
Depuis, la polémique a enflé: une semaine avant le rendu des travaux de la commission, une phrase maladroite du ministre a fait penser que la montagne de créances qui pèse sur la France ne serait pas de 1 000 milliards d'euros, mais de 2 000 milliards! Finalement, le chiffre officiel est de 1 117 milliards. Ouf ! Mais Breton et Pébereau en ont rajouté : «La charge de la dette publique représente l'équivalent du produit de l'impôt sur le revenu.» Vrai, sauf que l'impôt sur le revenu, c'est le plus petit des impôts directs. Du coup, les Français sont désorientés par la politique du gouvernement : avec de tels remboursements à venir, comment comprendre qu'on veuille encore baisser les impôts ? Début décembre