Jérusalem correspondance
Dans les ruelles couvertes du grand marché de Jérusalem-Ouest, chalands et marchands ne parlent que de cela. Au fond des échoppes, les radios diffusent en boucle les dernières nouvelles en provenance de l'hôpital Hadassah. Catherine, une habitante de Jérusalem, est venue faire ses emplettes en prévision du shabbat. Elle raconte qu'elle a appris la nouvelle mercredi soir sur Internet. «On est comme tout le monde, on attend, dit-elle d'une petite voix. C'est un choc pour le pays, c'est sûr. On a même du mal à faire ses courses et à penser à organiser la fin de la semaine. C'est très triste parce que je pense qu'il a mis sa santé en jeu : il n'a pas voulu s'arrêter après sa première attaque cérébrale (le 18 décembre, ndlr) alors qu'il aurait dû prendre du repos et c'est ce qui a envenimé les choses. Il n'a pas voulu parce que c'est un homme qui veut tout donner à son pays. Il a offert toute sa vie pour Israël : avoir cédé la bande de Gaza par exemple, ça n'a pas dû être facile pour lui, mais il l'a fait pour la sécurité du pays.»
Assis au fond de sa librairie qui vend des ouvrages religieux, Abraham, comme beaucoup de Juifs observants, s'en remet à «la volonté de Dieu». «Moi je l'ai appris ce matin à la synagogue, raconte-t-il, au moment où on a sorti les rouleaux de la Torah : celui qui est chargé de l'entretien de la synagogue a dit une prière pour la santé d'Ariel Sharon. Je suis touché parce que quoi qu'un chef de gouvernement fasse, même si on est co