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Comment réécrire l'article sur la colonisation

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Course de vitesse sur le sujet avec Villepin et Debré.
publié le 13 janvier 2006 à 20h03

Exit le «rôle positif» de la colonisation. Selon Nicolas Sarkozy, la loi du 23 février 2005 ­ dont Jacques Chirac a demandé la réécriture ­ devrait préciser que «les programmes scolaires accordent à l'histoire de la présence française dans ces territoires la place conséquente qu'elle a eue, pas plus, pas moins, sans bien sûr qualifier cette place». Lui qui avait dû annuler son voyage aux Antilles, début décembre, en raison des remous provoqués par la première mouture de cette loi aimerait aussi que la nouvelle rédaction écarte «la référence ambiguë à l'outre-mer» puisque le texte, selon lui, «ne vise pas l'outre-mer au sens de notre actuelle Constitution, mais des territoires qui ne sont plus rattachés aujourd'hui à notre pays : anciens départements français d'Algérie, Maroc, Tunisie notamment».

En conservant cette référence explicite à l'Afrique du Nord, Sarkozy tente de se concilier les faveurs des rapatriés et des harkis, deux clientèles électorales pour lesquelles ce texte avait été initialement conçu. Et en écartant celle sur l'outre-mer il entend «lever les malentendus» avec les Antilles, où il compte se rendre en mars. C'est-à-dire juste avant ou juste après Dominique de Villepin, qui a lui aussi prévu une tournée préélectorale dans les départements d'outre-mer.

Outre le fait que Sarkozy s'est assis sur la mission qu'il avait confiée sur ce sujet à l'avocat Arno Klarsfeld (dont il n'a même pas cité le nom, hier, dans sa conférence de presse), le président de l'UMP a sur