La «réformite» est de retour à l'Education nationale. Sans que le «mammouth», pour l'instant, ne réagisse aux banderilles que le torero Gilles de Robien enfonce dans ses flancs. Depuis deux mois, le ministre enchaîne les annonces sur un rythme effréné, y compris sur des thèmes dont la seule évocation contribua au discrédit de ses prédécesseurs (lire en page 6).
Cette réforme à bas bruit recueille un assentiment certain. Celui des enseignants, par défaut, qui ne se sont mobilisés ni contre la fin du «collège unique», ni contre l'apprentissage à 14 ans, points de dogme pourtant non négociables... sur le papier. Celui de l'opinion, séduite par le «bon sens» des propositions sur l'apprentissage à 14 ans ou sur les méthodes de lecture. Celui, aussi, des bretteurs qui ferraillent contre le naufrage d'une école vendue aux «pédagogistes» ; comprendre la technostructure de l'Education (inspecteurs, administration...), les chercheurs en sciences de l'éducation (au premier rang desquels Philippe Meirieu), les mouvements pédagogiques (Freinet, Cahiers pédagogiques, etc.) ou les syndicats dont trente années de discours sont démontés pièce après pièce. Ces derniers tentent, certes, de réagir : pétitions de chercheurs appelant à «résister», annonce d'un mouvement par les syndicats début février... Mais pour l'heure sans faire ciller un ministre qui évite soigneusement de parler de réforme.
Dysfonctionnements. Pourtant, les mesures Robien font système. Elles renvoient à une conception de l'éc