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Libération

Un ministre tiraillé entre centre et droite

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Gilles de Robien, marginalisé à l'UDF, est encensé à l'Elysée et au gouvernement.
publié le 18 janvier 2006 à 20h05

Profession : trait d'union. Gilles de Robien, 64 ans, est à la fois le seul centriste du gouvernement, et à peu près le seul soutien dudit gouvernement au sein de sa famille UDF. Une position de plus en plus inconfortable pour le ministre de l'Education qui a bien du mal à concilier sa double fidélité. A Jacques Chirac, d'une part, qu'il tutoie de longue date et qu'il n'a jamais voulu critiquer. Et à François Bayrou, d'autre part, dont il a dirigé la campagne présidentielle en 2002, mais dont il ne supporte plus le discours quasi oppositionnel. Résultat, à force d'hésiter entre le centre et la droite, Robien ne sait plus vraiment où il habite : «Je ne sais pas pour qui je vais voter en 2007», a-t-il concédé, la semaine dernière, devant les rares élus et militants UDF qui approuvent sa stratégie d'alliance avec l'UMP.

Courageux, mais pas téméraire, le ministre a finalement renoncé à déposer sa propre motion au congrès que l'UDF doit tenir à Lyon les 28 et 29 janvier. Une grand-messe au cours de laquelle François Bayrou devrait voir triompher sa stratégie d'«indépendance» qui hérisse tant Robien, authentique homme de droite. Suspendu des instances dirigeantes de l'UDF pour être resté dans le gouvernement Villepin, le voilà devenu persona non grata au sein de sa propre formation, sans qu'il puisse rejoindre les rangs de l'UMP. Ce qui ne l'empêche pas de menacer régulièrement, mais à mots couverts, de créer un mouvement centriste concurrent qui serait, lui, solidement arrimé à dr