Dans la guéguerre que se livrent Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, Angela Merkel tient une place de choix. Si le Président a décidé de la recevoir aujourd'hui avec tous les honneurs en lui ouvrant les portes du château de Versailles, c'est avec son rival que la chancelière allemande entretient les meilleures relations.
Avant même qu'elle ne soit portée à la tête de la coalition CDU-SPD, Sarkozy vantait déjà les mérites d'«Angela, une femme de caractère et de talent, et qui est aussi une amie». Le président de l'UMP apprécie particulièrement son programme de réformes libérales notamment les fortes baisses d'impôts directs qui ressemble comme deux gouttes d'eau au «projet de rupture» qu'il entend conduire en France. En outre, contrairement à Chirac, les leaders de l'UMP et de la CDU se sont l'un et l'autre prononcés contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne.
Fin septembre, après le demi-échec électoral qui a contraint Angela Merkel à gouverner avec les sociaux-démocrates dans une «grande coalition», les chiraquiens n'ont donc pas dissimulé leur joie. Ils ont vu dans le résultat des élections la preuve que les Allemands, pas plus que les Français, ne voulaient de l'ultralibéralisme à la Merkel. Jean-Louis Debré, notamment, a dénoncé les «chimères libérales» de la droite allemande. Dans la même veine, alors que la nouvelle chancelière était en train de former son équipe, Jacques Chirac s'est longuement affiché avec son rival social-démocrate, Gerhard Schröder, pou