En arrivant au pouvoir en 2000, Vladimir Poutine avait promis de restaurer la grandeur de la Russie. Mais sans préciser comment. Il est devenu clair depuis que le maître du Kremlin, aidé par la flambée des cours du brut, dispose d'une arme : celle des hydrocarbures. Grande productrice de pétrole et de gaz, la Russie est devenue un acteur clé de ce marché. Et un partenaire inquiétant pour les Européens.
Electrochoc pour les Européens
La «guerre du gaz» russo-ukrainienne début janvier a été un électrochoc pour les Européens, et leur a fait prendre brutalement conscience de leur dépendance à l'égard de la Russie. Pour contraindre Kiev à accepter une hausse des prix, Moscou a coupé le robinet du gaz. Or 80 % de ses exportations vers l'Europe transitent par l'Ukraine. Plusieurs pays la Hongrie, la Pologne, l'Italie ont vu leurs livraisons chuter d'un coup. Devant le vent de panique, Moscou a rouvert les vannes. Et trouvé in extremis un compromis avec Kiev. «Au moins cet épisode aura-t-il fait prendre conscience à l'UE de la nécessité de s'occuper de sa sécurité énergétique, sujet qu'elle sous-estimait», se félicitait récemment Jean Lemierre, le patron de la Berd (Banque européenne de reconstruction et de développement) devant le Club Grande Europe.
Officiellement, tout est rentré dans l'ordre. La Russie est redevenue, pour les Européens, le partenaire fiable qu'elle est depuis les années 60, et surtout incontournable. Elle assure 50 % des importations de gaz européennes et 25 %