Bruxelles (UE) de notre correspondant
La bataille parlementaire autour de la proposition de directive «relative aux services dans le marché intérieur», dite directive Bolkestein, qui s'ouvrira demain au Parlement de Strasbourg, s'annonce rude. Sur ce thème sensible de la libéralisation des échanges, les pays de la «nouvelle Europe» ont l'impression d'être les boucs émissaires des peurs de l'«ancienne Europe». Ainsi, le Polonais Bronislaw Geremek, député européen du groupe démocrate et libéral (où siège l'UDF), résume son point de vue sur le débat : «Vos entreprises sont omniprésentes en Pologne grâce à la liberté de circulation des capitaux et d'établissement que vous nous avez imposée. Et vous voulez empêcher nos "plombiers" de venir chez vous ? Vous voulez le beurre et l'argent du beurre !»
Majorité. Rien ne garantit donc que le compromis (lire ci-contre) proposé par les deux principaux groupes politiques du Parlement européen, les conservateurs du PPE-DE et les socialistes (PSE), qui disposent théoriquement de la majorité absolue, sera voté en l'état, jeudi. En effet, il vide d'une grande partie de sa substance la directive Bolkestein en évacuant le très contesté «principe du pays d'origine» et affirme la soumission des prestataires de services au droit du pays d'accueil. Le débat à Strasbourg permettra de mieux cerner le rapport de force autour d'un texte symbolique qui a été au centre de la campagne référendaire française.
D'un côté, les pays d'Europe centrale et orientale