L'affaire des caricatures continue à faire des victimes parmi les journalistes du monde arabe. En Algérie, où les autorités se sont opposées à toute manifestation de rue celles-ci sont interdites à Alger depuis 2001 , Berkane Bouderbala et Kamel Boussad, les directeurs des hebdomadaires arabophones Essafir et Panorama, qui publient chacun un supplément religieux, ont ainsi été placés jeudi sous mandat de dépôt à la prison de Serkaji à Alger pour avoir publié les fameux dessins. La justice a aussi suspendu ces journaux pour avoir publié la réaction de la Fédération internationale des journalistes. Celle-ci avait dénoncé l'emprisonnement de leurs directeurs et estimé que «le débat doit être conduit par les professionnels des médias, pas par les gouvernements».
Limogés. La justice algérienne se fonde sur un double alinéa d'un article du code pénal, 144 bis et 144bis-2, adopté en juin 2001 : le premier punit «l'offense au président de la République», le second prévoit «de 3 à 5 ans de prison ferme pour toute personne qui offense le Prophète ou dénigre le dogme ou les préceptes de l'islam, par voie d'écrit, de dessin, de déclaration ou de tout autre moyen». Mardi, des responsables et des journalistes de la télévision avaient été limogés pour avoir montré les dessins au cours d'un journal télévisé.
Alger a dénoncé les «atteintes outrancières portées à la sainte figure du Prophète de l'islam». Mais une tribune publiée samedi par le très officiel quotidien El-Moudjahid indique que