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Interview

«L'Europe n'aurait pas survécu à ce texte»

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publié le 13 février 2006 à 20h19

John Monks, le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), regroupant 79 organisations, estime que les amendements proposés par les deux principaux groupes politiques du Parlement européen (les conservateurs du PPE-DE et les socialistes du PSE) tuent la directive Bolkestein. Pour lui, le rejet de la Constitution par les Français, le 29 mai, a pesé sur le débat et remis le social au centre du terrain européen.

Etes-vous satisfait du compromis proposé par le PPE-DE et le PSE ?

Satisfait n'est pas le bon mot. Mais ce compromis représente un vrai pas en avant. Cela étant, les jeux ne sont pas encore faits : y aura-t-il une majorité suffisante pour le voter ? Rien ne permet encore de le dire. A droite, une partie des députés le conteste, tout comme le patronat. A gauche, les députés français, en particulier, disent qu'il n'est pas suffisant. Une surprise n'est donc pas à exclure.

Auriez-vous préféré le retrait pur et simple de cette directive ?

Nous l'avons demandé et pas obtenu : il n'y a aucune majorité en faveur du retrait, ni à la Commission, ni au Parlement. Parmi les Etats membres, beaucoup attendent le vote du Parlement avant de se prononcer. Notre position est très pragmatique : comme nous n'avons pas obtenu le retrait, si nous obtenons des changements fondamentaux, nous donnerons notre accord.

Partagez-vous les craintes qu'expriment les Français à propos de cette proposition ?

Absolument. Le concept original de la directive Bolkestein, celui du pays