Londres de notre correspondante
Il s'agissait, pour les organisateurs, de reprendre la main, de «faire entendre la voix du courant majoritaire musulman». Soutenu par Ken Livingstone, le maire de Londres, et organisé, entre autres, par le Conseil musulman de Grande-Bretagne et l'Association musulmane de Grande-Bretagne, le rassemblement organisé samedi après-midi à Trafalgar Square devait permettre d'offrir une réponse massive et pacifique, après le défilé organisé sous les fenêtres de l'ambassade du Danemark par le mouvement extrémiste Hizb-ut-Tahir, où des pancartes appelaient à «massacrer ceux qui insultent l'islam». Ce rendez-vous n'a pas été un grand succès : près de 4 000 musulmans, jeunes et moins jeunes, ont répondu à l'appel, c'est peu.
Les organisateurs voulaient faire une démonstration ordonnée, disciplinée, pacifique. Pas de bannières ou de banderoles haineuses, mais des dizaines de pancartes aux slogans sans enjeu : «Unis contre l'islamophobie et l'incitation [à la haine]», «Mahomet, symbole de liberté et d'honneur». A la tribune, les discours se sont succédé pour dénoncer «les dégâts faits à toute une société», «saluer la sagesse des médias britanniques» qui se sont abstenus de publier les caricatures danoises, «dénoncer une campagne de haine globale» et «le deux poids, deux mesures» dont serait victime la communauté musulmane. L'une des intervenantes remarquait : «Ce n'est pas surprenant que ces dessins aient été republiés en France, où le hidjab, comme vous le s