Une «révolution équivalente à celle du téléphone portable». Hier, dans un entretien aux Echos puis lors de la présentation du chèque emploi service universel (Cesu), Jean-Louis Borloo n'a pas hésité à manier l'hyperbole pour vanter les mérites de la dernière invention made in rue de Grenelle, le siège du ministère de l'Emploi.
D'une utilisation simplifiée à l'extrême, correspondant à des besoins en croissance rapide, cofinancé par des tiers (employeurs, caisses de retraite, collectivités...), le Cesu a tout pour rencontrer le même succès que son illustre aîné, le ticket-restaurant et ses 600 millions de titres utilisés chaque année. Pour autant, sa réussite n'est pas acquise. Jean-Louis Borloo s'est bien gardé d'évoquer le chèque-vacances, dont l'utilisation reste très limitée plus de vingt ans après son lancement.
Estimations. La vraie question est moins de savoir si le Cesu va booster le secteur des services à la personne, déjà en très forte croissance, que de mesurer son impact réel sur l'emploi. Le ministre n'hésite pas à prédire «1 à 2 millions d'emplois créés d'ici à 2010». Problème : les chiffres avancés par le ministre de la Cohésion sociale ne sortent pas des études de l'Insee, ni des services statistiques de son propre ministère (la Dares). «Ce sont les estimations des professionnels du secteur, explique-t-il, et ils considèrent qu'ils peuvent tripler en quatre ans le rythme actuel de créations d'emplois.» Sur la méthode de calcul, on n'en saura pas plus, sauf cette