New York de notre correspondant
Vous êtes les bienvenus à Guantanamo, mais vous ne pourrez rien voir. C'était, en substance, l'invitation du gouvernement américain à l'équipe d'enquêteurs indépendants mandatés par la Commission des droits de l'homme de l'ONU. Qui l'ont poliment déclinée. Elle était assortie d'une condition inacceptable pour eux : l'impossibilité de parler aux détenus. «Nous entamerions les capacités de recherche des Nations unies si nous devions accepter une invitation que nous refuserions de tout autre Etat dans le monde», a expliqué l'un des rapporteurs, cité par le site Web de CNN.
Tubes. Les cinq auteurs du rapport publié jeudi se sont contentés des témoignages des familles, des avocats des détenus et de ceux d'anciens prisonniers. Ils estiment que certains traitements infligés aux prisonniers s'apparentent à des actes de torture. Ils citent notamment l'alimentation forcée des grévistes de la faim, au moyen de tubes enfoncés dans le nez (Libération du 16 février). L'administration Bush a eu beau jeu de dénoncer l'absence d'information de première main. Scott McClellan, porte-parole de la Maison Blanche, y voit des «allégations réchauffées qui ont été faites par des avocats représentant des détenus». Et d'ajouter : «Nous savons que les détenus d'Al-Qaeda sont entraînés pour propager de fausses allégations.»
L'administration Bush n'explique pas en quoi une visite des enquêteurs, avec interdiction de parler aux détenus, les aurait aidés dans leur mission. Le c