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Libération

Un grand frère formé en Afghanistan

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publié le 20 février 2006 à 20h23

à Lyon

Mourad Benchellali a grandi aux Minguettes, dans une famille d'origine algérienne installée en France en 1963. La justice s'intéresse beaucoup à son grand frère, Abdelhakim, dit Menad. Lors de son arrestation, le 24 décembre 2002 à Romainville (Seine-Saint-Denis), la DST avait retrouvé une liste qu'il aurait écrite, avec les noms et coûts de produits chimiques permettant de fabriquer engins explosifs et gaz toxiques. Menad aurait aussi réalisé des expériences chimiques dans la salle de bains de ses parents. Formé en Afghanistan, il a séjourné fin 2001 dans un camp situé dans les gorges du Pankassi, en Géorgie. En France, il reste incarcéré dans le cadre de l'instruction sur une «filière tchétchène» qui aurait cherché à porter atteinte aux intérêts russes, en Tchétchénie et peut-être en France. La justice le soupçonne aussi d'avoir facilité le départ de son frère et de Nizar Sassi vers un camp taliban, en juin 2001.

Mourad, de son côté, était un garçon effacé. Sans diplôme, il travaillait à l'époque comme «agent de vie sociale» pour un office HLM.

Leur père, Chellali Benchellali, gérait la salle de prière Abou Bakr, installée au bas de leur tour. Il s'était fait connaître en 1993 en passant quelques mois dans des geôles croates, lors d'un voyage en Bosnie. Pour une livraison humanitaire, selon lui. Le père a été arrêté le 6 janvier 2004, en même temps que la mère. La justice n'a pas grand-chose à reprocher à cette dernière. Elle lui a pourtant infligé seize mois de détent