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Libération

Deux acquittés après un gâchis policier

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Procès Erignac. Castela et Andriuzzi, qui avaient été condamnés pour avoir commandité l'assassinat du préfet Erignac, ont été innocentés en appel, hier.
publié le 23 février 2006 à 20h25
(mis à jour le 23 février 2006 à 20h25)

Lorsque Vincent Andriuzzi et Jean Castela pénètrent une dernière fois dans le box, menottes aux mains, ils ne savent pas encore que dans quelques jours pour l'un, quelques semaines au maximum pour l'autre, ils seront libres. Ils viennent de passer plus de sept ans en détention préventive. En première instance, dans la même salle de la grande cour d'assises de Paris, dans un climat qui avait plus à voir avec la vengeance et l'exception qu'avec la sérénité requise par la justice, les deux professeurs bastiais avaient été condamnés chacun à trente années de réclusion, comme commanditaires de l'assassinat du préfet Claude Erignac. Jugés en même temps que le commando qui avait abattu le préfet, leur cas n'avait pas pesé lourd.

Verdict. Lundi soir encore, comme si trois semaines de procès exemplaire de rigueur et de calme n'avaient pas souligné tout à la fois l'absence de preuves et les méthodes détestables des enquêteurs, l'avocat général Christophe Tessier requérait à nouveau trente ans de prison, tandis que son collègue Yves Jannier restait étrangement muet, comme s'il voulait prendre du recul. Hier, donc, à 16 h 45, après six heures de délibéré, le président Jean-Pierre Getti a rendu le verdict de la cour d'assises de Paris. Jean Castela et Vincent Andriuzzi sont reconnus coupables pour les trois attentats de 1994, à Mende, Paris et Nice, commis au nom du FLNC. Ils sont aussi reconnus coupables d'association de malfaiteurs et de reconstitution de ligue dissoute