Les anti-CPE défilent, Villepin s'accroche. Alors que les manifestations ont drainé partout en France plusieurs centaines de milliers de salariés et de jeunes (une foule bien supérieure à celle du 7 février), le Premier ministre n'entend rien lâcher. De fait, le processus parlementaire est inchangé et doit se clore ce soir avec l'adoption définitive des conclusions de la commission mixte paritaire députés-sénateurs sur le projet de loi sur l'égalité des chances. Côté syndical, comme chez les étudiants, on envisage désormais de poursuivre la mobilisation. «Nous ne lâcherons pas !» a prévenu le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, qui rencontrera ses homologues syndicaux demain.
L'histoire retiendra que Villepin a vécu une rude journée, hier. Ses opposants se sont exprimés jusque dans les couloirs de Matignon, où un appel de la CFDT a été affiché en bonne place, près de la machine à café : «Le 7 mars, exigeons le retrait du CPE !», «Face au mépris affiché par le gouvernement [...], salariés, jeunes, parents, nous sommes tous concernés», pouvait-on lire sur cette affiche, vite arrachée, qui donnait «rendez-vous» à 13 h 30 place de la République aux employés de Matignon souhaitant s'associer au défilé. Autre mauvaise nouvelle pour le chef du gouvernement : la publication d'un nouveau sondage désastreux. Il perd 11 points d'opinions favorables en un mois, à 41 %, selon le baromètre mensuel Ifop-Paris Match publié hier (1).
Questions. Dans l'après-midi, lors de la séance