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Libération
Interview

Planning famillial

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publié le 8 mars 2006 à 20h33

Anita Fontaine, 61 ans (Lille)

Enseignante retraitée, bénévole au Planning depuis trente ans

«Les acquis sont fragiles»

«Je milite au Planning depuis les années 1976-1977. A Douai, on était un groupe de femmes, juste après la loi Veil. Il fallait veiller à l'application de la loi. J'avais déjà accompagné une soeur en Hollande pour avorter. Et trouvé pour des amies un médecin qui provoquait des saignements tels qu'elles pouvaient aller à l'hôpital et avoir un curetage. Je suis issue d'une famille de cinq enfants. Ma mère nous a toujours dit que si elle avait pu elle aurait contrôlé les naissances, qu'il fallait être indépendante. Je l'ai écoutée : je suis enseignante, et je n'ai pas d'enfants ! Etre féministe, c'est être solidaire avec les femmes. Au Planning, on ne répare pas seulement les problèmes de madame Machin. On veille à l'accès aux droits. Les acquis sont fragiles. Par exemple : dans le Nord, le Planning a dû déposer le bilan, faute de subventions, après le passage à droite du conseil général. En 2003, il y a eu l'amendement Garraud (qui visait à créer un délit d'interruption involontaire de grossesse, ndlr). Il faut continuer à être vigilants et travailler sur les mentalités.»

Madeleine de Oliveira, 32 ans (Villeurbanne)

Assistante sociale, animatrice au Planning depuis cinq ans

«C'est une démarche politique»

«J'ai eu un coup de foudre pour le Planning. Je milite depuis le lycée, avec les anarchistes, puis à la LCR. A Lyon, à la fac, je faisais partie d'un collectif d'étu