Ségolène Royal n'est pas encore présidente, et pas même candidate car beaucoup de crocodiles (mâles) guettent ce chaperon rose. Mais pour la première fois en France une femme figure de manière autre qu'anecdotique dans l'avant-course présidentielle. En ce «jour de la femme» de l'«année des présidentes», il faut prendre ce fait politique comme une confirmation du progrès de la condition féminine. On célèbre en même temps l'anniversaire d'une organisation militante qui a joué un rôle décisif dans ce progrès. Raison de plus pour ne pas oublier que ses membres trouvent encore à s'employer, après des décennies de libération sexuelle, auprès de femmes en détresse d'IVG. Celles-ci connaissent encore les bus de nuit et les froids réveils devant une clinique nordique. La question de l'allongement des délais d'IVG doit donc être posée, malgré le peu d'empressement qu'y mettent les partis de gauche.
L'impression de confort qui règne malgré tout dans ce domaine ne doit pas faire oublier que les idéaux défendus par le Planning familial sont loin d'être des avantages acquis partout dans le monde. Aux Etats-Unis, le travail de sape des réseaux antiavortement ne connaît pas de relâche et la Cour suprême mitonnée par Bush réserve peut-être de mauvaises surprises. Dans le monde musulman, presque tout reste à faire même si bien des pratiquants concilient en conscience contrôle des naissances et conviction religieuse , comme dans tout le tiers-monde.
Le Planning familial a un côté vieillot ? Q