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Libération

Villepin reste sourd-muet au dialogue social

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Depuis son arrivée à Matignon il y a neuf mois, le Premier ministre oublie les syndicats et s'affiche libéral.
publié le 8 mars 2006 à 20h33

Quand il est arrivé à Matignon, au lendemain du référendum du 29 mai, Dominique de Villepin bénéficiait d'un préjugé plutôt favorable auprès des syndicats. Face à un Nicolas Sarkozy réputé libéral et proche des patrons, le nouveau Premier ministre pouvait passer pour un gaulliste «social», soutenu par un Jacques Chirac sensible à la «fracture sociale» et défenseur du «pacte républicain». Neuf mois plus tard, Villepin apparaît comme le chef du gouvernement qui ne respecte aucune des règles élémentaires de la démocratie sociale.

«Le dialogue social ? La seule fois où Dominique de Villepin l'a pratiqué, c'est en juin, quand il a reçu les organisations syndicales à la veille de son discours de politique générale», estimait hier matin le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, lors d'une rencontre organisée par l'Ajis (Association des journalistes d'information sociale). «Et encore, a-t-il ajouté, c'est nous qui lui avions suggéré de le faire s'il voulait faire état d'un semblant de consultation des partenaires sociaux.»

Largement pire que le socialiste Jospin, qui, de 1997 à 2002, provoquait déjà l'exaspération de la CFDT en légiférant sur tous les sujets sociaux. Pour François Chérèque : «Le gouvernement Villepin a décidé une fois pour toutes de ne pas travailler avec les organisations syndicales : il a choisi que le dialogue social se fasse dans la rue !»

Certes, le ministre délégué à l'Emploi, Gérard Larcher, reçoit régulièrement les partenaires sociaux. «Mais cela fai