La station du métro parisien Censier-Daubenton a été rebaptisée hier «Censier en grève» et le hall de l'université de la Sorbonne Nouvelle est en effervescence. Après le succès de la journée de mardi, c'est l'euphorie. Quelque 1 500 étudiants de Censier ont ouvert le cortège. Ce qui leur a valu la une du journal britannique Times d'hier et le titre de fac leader du mouvement étudiant à Paris.
Commissions. Une collecte de fonds est organisée dans le hall par la «commission animation». Des étudiants discutent autour de buffets proposant cafés, thés, toasts. Au fond du hall, tables et chaises bloquent l'unique accès aux étages. Un homme, ahuri, la quarantaine, tente de franchir le barrage : «Laissez-moi passer, j'ai rendez-vous avec un professeur.» Lauranne et Mylène, badgées «Commission blocage» s'efforcent de lui expliquer : «On ne peut rien faire pour vous. Il n'y a rien d'ouvert ici.» Et c'est comme ça depuis le 23 février, quand le blocage a été voté pour la première fois. Il est depuis reconduit par vote à main levée chaque jour en assemblée générale. Et sert la mobilisation : «Le 7 février, on était 100, hier on était près de 2000», assure Romain, en deuxième année de communication.
11 h 30, début de l'AG. 500 étudiants se pressent dans un amphi plein à craquer. Les tours de parole se succèdent à la tribune. Certains intervenants sont venus en voisins, comme Noé, de Paris-I Sorbonne : «On a eu du retard à l'allumage, mais, en suivant votre exemple, on fait notre petit bonh