Depuis un peu plus de quatre ans, les télévisions le montraient régulièrement air renfrogné, visage aux traits vaguement poupins , assis entre deux gardes de l’ONU dans le box des accusés du Tribunal pénal international de La Haye. Cette image restera comme un symbole : l’ex-homme fort de Belgrade a été jusqu’ici le seul ancien chef d’Etat à devoir répondre de ses crimes devant la justice pénale internationale. L’acte d’accusation et de nombreux témoignages ont souligné le rôle central joué par cet ancien apparatchik communiste dans les conflits qui ont ravagé l’ex-Yougoslavie entre 1991 et 1995. Assurant lui-même sa défense, il tentait d’utiliser les audiences comme une tribune pour dénoncer la «justice des vainqueurs» et les «complots impérialistes» contre son pays. Mais l’opinion, y compris en Serbie, était de plus en plus indifférente. La page était déjà tournée. «Les Serbes ont rejeté sur cet homme leur honte, leurs crimes, leurs peurs, leurs haines, leurs rêves souillés et, sous le nom de Milosevic, on enterrera les immondices d’une époque», souligne l’écrivain Vidosav Stevanovic, auteur d’une biographie de l’homme politique serbe. Celui que des foules de centaines de milliers de personnes avaient adulé en hurlant «Slobo» ne suscitait déjà plus que de la gêne, y compris au sein de son propre parti, le SPS, dont il restait formellement président. Alors que Ratko Mladic, l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, toujours en cavale, accusé lui aussi de génocide, pa
Portrait
Milosevic, bourreau et «serial loser» des Balkans
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Slobodan Milosevic à Pristina, en décembre 1998. (REUTERS)
par Marc Semo
publié le 13 mars 2006 à 20h36
(mis à jour le 13 mars 2006 à 20h36)
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