Ils sont le nouvel enjeu des prochains jours. Souvent moins organisés et plus imprévisibles que leurs aînés, les lycéens se mettent peu à peu en mouvement. Leurs organisations, la FIDL (Fédération indépendante et démocratique lycéenne) et l'UNL (Union nationale lycéenne), les appellent à mettre sur pied des assemblées générales pour se mobiliser contre le CPE.
A Paris (VIe), Montaigne au bord du blocage
13 heures, hier, au lycée Montaigne. La salle de permanence s'est transformée en agora. Une centaine de lycéens débattent du CPE. Certains sont là pour «essayer de comprendre». Comme Arnaud. D'autres, moins motivés, viennent passer le temps. Tel Pierre. «J'y vais, mais j'y vais pas sérieusement...» Les organisateurs tentent d'organiser la discussion et d'instaurer des tours de parole. Au fond de la salle, quelques perturbateurs scandent : «Blocage ! blocage !» Les interventions aussi bien pro qu'anti-CPE fusent dans tous les sens. Le ton monte rapidement. David, 18 ans, en terminale : «Si t'arrives avec un CPE, t'auras pas d'appart, pas de crédit pendant deux ans. Tu peux rien faire !» Rémi pense à son bac : «Et si t'as rien, tu fais quoi ? Mets-toi en grève et laisse les autres travailler !» Il renchérit : «Il faut arrêter l'hypocrisie. C'est pas les jeunes de Montaigne qui vont pointer à l'ANPE dans trois ans !» Le débat flotte. Un élève lance : «Alors, qu'est-ce qu'on fait ?» Karl et Eva, président et secrétaire nationale de l'UNL, proposent le blocage : pour «amplifier le m