Bloquer les universités totalement, partiellement ou pas du tout. Le débat fait rage jusque dans les assemblées générales. Hier, à Jussieu, Anne-Claire, troisième année de biochimie, est venue «exceptionnellement» à l'AG pour voter la reprise des cours. Elle assure que sur sa promotion d'une centaine de personnes «seules cinq ou six veulent le blocage». «Et nous ne sommes pas tous favorables au CPE», s'empresse-t-elle d'ajouter.
182 pour, 182 contre. Avant le vote, d'autres sont venus le dire à la tribune. «Je viens ici exprimer mon profond mécontentement contre le blocage permanent, lance un jeune homme. On peut participer aux manifs et avoir quand même le sentiment d'être pris en otage.» Un quart de l'assemblée applaudit. Un étudiant chercheur qui propose «un blocage total» a plus de succès. Mais à l'heure du vote, il y a du flottement. Question : «Etes-vous pour ou contre l'organisation d'un référendum sur le blocage ?» On compte, à mains levées, 182 pour, 182 contre. Avant de revoter, un orateur intervient : «Les référendums ne sont jamais organisés par les étudiants mais par l'administration. Ce n'est pas démocratique.» Une large majorité se prononce cette fois contre le référendum. Dans les facs occupées, les grévistes font des rondes, la nuit, pour s'assurer que chaises et palettes de bois qui bloquent les entrées n'ont pas été démontées. Bloqueurs et antibloqueurs se surveillent. Dans la nuit de mardi à hier, une quarantaine d'étudiants ont dormi dans la fac de Nanter