Le sommet de l'Etat monologue pour appeler au dialogue. Jacques Chirac hier matin, en Conseil des ministres, puis Dominique de Villepin, dans la soirée, lors d'un séminaire gouvernemental, ont tour à tour tenté d'amadouer les syndicats. En vain. La CGT a prévenu hier que «le mouvement contre le CPE va durer». Tout comme FO et la CFDT, elle conditionne au retrait du CPE «sans condition» son retour à la table des négociations.
Etudiants et lycéens épaulés par les grandes centrales syndicales défileront à nouveau aujourd'hui partout dans le pays et préparent leur grosse journée d'action de samedi. L'Elysée et Matignon anticipent déjà une forte mobilisation, mais ne veulent rien lâcher. Le duo exécutif veut «laisser passer la vague des manifestations de samedi», comme dit un conseiller du président de la République, et se projette déjà dans la semaine d'après en misant sur une décrue de la mobilisation.
Pour l'heure, aucune autre sortie de crise que celle du pourrissement ne se dessine du côté du gouvernement.
De manière solennelle, le chef de l'Etat a félicité hier Dominique de Villepin pour avoir «proposé de renforcer encore les garanties qui s'attachent au CPE». Tout en reconnaissant que des «interrogations et des inquiétudes s'expriment», Jacques Chirac a dit faire «confiance aux partenaires sociaux pour s'engager [dans le dialogue] dans un esprit constructif de responsabilité et de respect».
Un voeu pieux puisque, même à Matignon, un proche de Dominique de Villepin souligne que