Olivier (1) est un étudiant parisien de 21 ans, inscrit en sciences politiques à la Sorbonne. Sans appartenance politique particulière, à l'image de beaucoup d'autres qui font ces jours-ci contre le CPE l'expérience d'une première mobilisation politique. Il s'est découvert militant en quelques heures, basculant quand son université est entrée dans le mouvement. Impressions, recueillies au fil des derniers jours.
Mardi 7 mars. «Les manifestations République-Bastille-Nation, ça ne me convainc pas. J'y vais quand même. Je n'ai pas manifesté depuis quatre ans. A l'époque, j'étais lycéen et Le Pen s'imposait au deuxième tour de la présidentielle. Je n'avais pas encore le droit de vote, alors je manifestais. Je sais que la loi sur le CPE va passer. Pour moi, c'est l'entrée dans la société des working poor (travailleurs pauvres). Il y a le problème politique, mais aussi un problème humain. Je n'ai pas envie que mon pays connaisse ça. Des gens qui n'ont plus le temps de penser, de se cultiver, parce qu'ils sont simplement épuisés... Je sais que de plus en plus de gens se retrouvent à vivre dans des caravanes. Est-ce qu'on peut lire, écrire, dans de telles conditions ? La manif est une réussite, mais j'ai envie d'une action plus radicale.
Samedi 11 mars. «Il est 2 heures du matin. Je quitte la Sorbonne avant l'évacuation musclée. Même la cour d'honneur est chargée de lacrymos, l'air n'est plus respirable. J'avais rejoint les occupants jeudi soir, après les avoir ravitaillés comme je po