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A Libourne, les lycéens enrôlent leurs profs

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Depuis un mois, la mobilisation ne faiblit pas à Max-Linder. Entre idéalisme et exaspération.
publié le 22 mars 2006 à 20h42

Libourne envoyée spéciale

Six baguettes, trois paquets de jambon, des chips et du fromage, les lycéens ont pioché dans la caisse commune pour s'assurer hier soir un petit pique-nique, avant une longue nuit de blocage de leur établissement. «On collectivise», s'amuse Jérémy, élève de terminale au lycée Max-Linder. Depuis le début du mouvement, ce gros lycée de Libourne affiche une mobilisation sans faille. Et hier, après une AG sauvage en milieu de journée, une partie des professeurs a rallié le mouvement. Un tract destiné aux parents d'élèves et aux lycéens a été distribué après les cours, et une poignée de profs s'est engagée à passer le début de soirée devant les grilles, pour faire le tampon avec les forces de l'ordre, au cas où elles tenteraient de déloger les ados. «Jusqu'à présent, nous avons été dans le sillage des lycéens, explique une prof de philo. Maintenant que l'action prend de l'ampleur, on voudrait se joindre à eux et pas seulement les assister.»

«Malaise». Depuis un mois, les élèves multiplient meetings, séances de tractage devant les grilles et blocus. Ils étaient près de 300 pour les AG les plus suivies, sur les 1 800 inscrits que compte l'établissement. A l'avenir, les enseignants solidaires espèrent que ces réunions seront communes, et ils envisagent rapidement de tenir des tables d'information à l'entrée de l'établissement. L'ambiance reste toutefois assez électrique. D'autant que la direction ne soutient pas forcément ces prises de positions. «Il y a un g