Le contrat première embauche peut-il être modifié et devenir acceptable par les jeunes et les syndicats ? Patrons, présidents d'université, parlementaires, juristes, sociologues : depuis vendredi, chacun y est allé de sa réflexion pour suggérer à Dominique de Villepin des adaptations du dispositif pour sortir de la crise sans perdre la face. Dans la situation de blocage actuelle, l'exercice est périlleux. Le Premier ministre a rappelé hier devant les députés UMP (lire page 2) qu'il excluait de «retirer» ou même de «suspendre» la loi créant le CPE. Le gouvernement se dit ouvert au dialogue, mais exclut de remettre en cause le coeur du dispositif, fixé par la loi.
La veille au soir, les douze organisations syndicales de salariés, d'étudiants et de lycéens avaient réitéré leur demande de retrait du CPE, préalable pour pouvoir parler du fond.
Si, comme le lui demande le président du groupe UMP, Bernard Accoyer, le Premier ministre veut «sortir par le haut de ces turbulences», il ne peut se contenter d'aménagements de façade. Réduire la période de deux ans, motiver le licenciement, supprimer la référence à l'âge, garantir le reclassement : tant que Villepin ne modifiera pas la loi dans ce sens, le CPE apparaîtra comme inacceptable pour les jeunes et les syndicats.
Réduire la période d'essai
Dominique de Villepin a reçu lundi une vingtaine de chefs d'entreprise, parmi lesquels Jean-Louis Beffa (Saint-Gobain), Thierry Desmarets (Total), Maurice Lévy (Publicis), Denis Ranque (Thales) et