Villepin est en guerre et c'est sa majorité qui trinque. Hier soir, il a fait une nouvelle démonstration de son entêtement devant les parlementaires UMP convoqués pour «un pot amical» à Matignon. «Sur cette loi, il y a trois choses qui sont impossibles, leur a-t-il lancé, la première c'est le retrait [...], la deuxième c'est la suspension [...], la troisième, c'est la dénaturation du projet !» Pas question donc de fléchir face à la pression des syndicats et de la rue : «Cela voudrait dire que nous capitulons devant la logique des ultimatums et des préalables. Cela, notre électorat n'en veut évidemment pas, il ne nous le pardonnerait pas.» Reconnaissant traverser «des heures difficiles» parce que «les résistances sont fortes», il refuse également de répondre favorablement à la demande de certains des siens de suspendre le CPE : «Tout simplement parce que cela est contraire à notre Constitution !» Seule miniconcession : reconnaître aux partenaires sociaux le droit de réduire la période d'essai de deux ans dans le cadre des négociations de branche. Le Premier ministre ne veut pas davantage parler de justification en cas de licenciement. «Tout le monde est sorti estomaqué devant tant de raideur, a raconté un des participants à la sortie. Mais peu osent l'ouvrir : c'est le bal des faux-culs.»
Ne pas flancher. Le verrouillage commence au petit déjeuner hebdomadaire des cadors de la majorité à Matignon. Seul Nicolas Sarkozy, en déplacement en Corse, manque à l'appel. Sans une parole