Ce ne sont pas ceux que l'on attend. «Ils ne sont pas des casseurs», répètent les quelques étudiants venus en soutien au Palais de justice. Présentés samedi en comparution immédiate au tribunal correctionnel de Paris, voilà Rémy, Nour, Diego, Julien, Paul. Ils ont entre 18 et 23 ans et sont jugés pour des violences commises jeudi soir aux Invalides ou près de la Sorbonne. Ils font partie des 95 personnes interpellées en marge de la manifestation. Mais n'ont pas le profil attendu. Aucun d'entre eux ne comparaît pour avoir tabassé un lycéen, arraché un sac, volé un portable, participé aux actions les plus violentes de jeudi soir. Ceux qui ont dépouillé les manifestants ont manifestement échappé aux interpellations.
Sévérité «folle». Ces cinq-là sont poursuivis pour avoir jeté «des bouteilles et des pavés» sur les forces de police. Ils sont avertis: la veille, quatre garçons, au profil similaire de jeunes gens plutôt insérés, ont déjà comparu. Trois ont été condamnés à des peines de prison ferme, allant de un à trois mois. Des peines d'une sévérité «folle», selon une avocate, qui rappelle qu'«en général, pour des faits comme ça, on fait quelques heures de TIG [travail d'intérêt général, ndlr] ou alors, au pire, un peu de sursis. Mais du ferme ! Avec un casier vierge, en plus...»
Rémy approche. Il a 18 ans, un gros pull informe, une bouille enfantine, un regard un peu perdu. On l'accuse d'avoir lancé une bouteille, près du Luxembourg, vers 22 heures. «J'étais là en spectateur, je