Menu
Libération
Interview

Ephraïm Yuchtman-Yaar, de la faculté de sociologie de Tel-Aviv, analyse l'installation du parti Kadima.

Article réservé aux abonnés
«L'électeur se porte de plus en plus vers le centre»
publié le 28 mars 2006 à 20h45

«L'électeur se porte de plus en plus vers le centre»

Tel Aviv envoyé spécial

Le professeur Ephraïm Yuchtman-Yaar, de la faculté de sociologie et d'anthropologie de l'université de Tel-Aviv, dirige le programme Evens de médiation et de résolution des conflits. Il est l'un des responsables de «l'Index de la paix», qui, depuis les accords d'Oslo de 1993, mesure l'évolution de l'opinion publique face au conflit israélo-palestinien et aux chances de paix.

Les sondages prédisent la victoire à la liste Kadima. Que représente ce parti improvisé de bric et de broc ?

Certes, Kadima doit tout à Sharon, mais ce parti continue de préserver son statut car il incarne une ligne politique, stratégique, en ce qui concerne la poursuite du processus de paix. Sur cette ligne, il peut l'emporter. Pour s'en convaincre, au-delà même de la personne de Sharon, nous avons étudié comment le public israélien s'est défini, au cours des dernières années, dans l'éventail politique : il se reporte de plus en plus vers le centre, avec une légère tendance à la droite modérée. Dès lors, le public se sent en symbiose avec les idées de Kadima, et cela, en contradiction avec la manière dont il regarde à droite, le Likoud, et à gauche, le Parti travailliste. Il s'agit en fait d'un véritable recentrage de la politique israélienne. De ce point de vue, le choc ressenti après l'accident cérébral d'Ariel Sharon s'est dissipé et pourtant, Kadima conserve sa force.

S'agit-il d'un phénomène passager ou assiste-t-on à une recom