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Libération

La gauche attend au tournant.

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Du PS à la LCR, chacun cherche à faire fructifier la lutte anti-CPE en vue de 2007.
publié le 28 mars 2006 à 20h45

A gauche, l'après-CPE a déjà commencé. Pour ses dirigeants, la crise sociale a précipité la campagne électorale de 2007. Du coup chacun accélère... à son rythme. C'est flagrant au PS. Hier matin, Laurent Fabius a enclenché la seconde. En tentant d'apparaître ­ déjà ­ comme le rival principal de Jacques Chirac. Dans une «déclaration solennelle» prononcée depuis la questure de l'Assemblée nationale, il a interpellé directement le chef de l'Etat. Après François Bayrou, l'ex-Premier ministre a demandé au président de la République d'user de l'article 10 de la Constitution. Dans une lettre qu'il lui a adressée hier matin, il lui rappelle que cette disposition constitutionnelle lui «confère la possibilité de demander au Parlement une nouvelle délibération de tout ou partie d'une loi déjà votée mais pas encore promulguée». C'est, selon lui, «la meilleure façon de rétablir la paix publique et de proposer à la jeunesse des voies nouvelles». Ce qui déclenche l'ironie d'un dirigeant socialiste, proche de François Hollande : «Fabius essaie de nous faire son Mitterrand de Mai 68, en tentant de récupérer maladroitement un mouvement qui ne veut pas l'être. Cela n'avait pas beaucoup réussi à Tonton.»

Même tribune. Mais, à la différence de Mitterrand, Fabius peut légitimement espérer rallier à son «non au CPE» une partie de la gauche qui, comme lui, a dit non à la Constitution européenne. Aujourd'hui, après avoir manifesté à Rouen aux côtés des anti-CPE, il se trouvera, dans la soirée à Vénis